Mauvaise journée…

Il y a des journées de voyage moins faciles que d’autres… Celle-là en est l’exemple parfait…

Notre campervan est équipé d’une batterie qui ne fonctionne pas, conséquence: le frigo, l’eau et les lumières ne fonctionnent pas. C’est très très embêtant et nous avons loué ce van pour trois semaines… Et ce qui est très suspect, c’est que nos amis les Hoornaert qui ont pris leur campervan chez le même loueur que le nôtre ont aussi leur batterie qui ne marche pas (donc pas d’eau, ni frigo, ni lumière…).

On appelle le loueur, qui nous donne une adresse pour contrôler les batteries dans la zone industrielle de Tauranga. Problème, on est le WE et il faut attendre le lundi suivant pour y aller. On patiente donc à Waihi avec Inès, Manu et Arien et le lundi suivant on se rend donc au magasin d’auto-électricité. Là, le verdict est sans appel: les deux batteries sont mortes. Il faut les changer. On appelle le loueur, qui refuse de les changer et s’énerve car les batteries neuves sont trop chères.

Du coup, comme nous sommes 9 à poireauter dans cette zone industrielle et que les enfants commencent à en avoir marre d’attendre dans le campervan, on décide d’aller croquer un morceau en face et de revenir ensuite.

Lorsqu’on revient après le dîner, le loueur accepte finalement de changer les batteries, mais il veut mettre les moins chères possibles, donc pas forcément les plus adaptées (une histoire de gaz nocifs et de “deep cycle”)… Là, ça va prendre du temps, alors les mamans et les enfants partent magasiner pendant que les papas et les électriciens s’affairent.

Les électriciens découvrent alors un travail stupéfiant effectué dans les campervan. A tel point, qu’ils sortent les appareils photos pour immortaliser cela; ils n’en croient pas leurs yeux. Les branchements sont en effet effectués avec du fil de haut-parleurs, et la plupart des connexions sont faites en simples torsades, parfois isolées avec du scotch d’électricien, parfois non… Et les fils passent contre les plaques de notre petite gazinière, heureusement qu’on ne l’a pas utilisée sinon les câbles auraient été cramés ! Finalement, on apprend que la batterie utilisée, si elle n’avait pas été HS, aurait diffusé un gaz toxique dans le van, et qu’elle n’est pas adaptée à cette utilisation, dangereuse pour nous ! Vraiment pas cool le propriétaire du van, on se demande comment il a osé refuser de changer la batterie avec tout cela ! Le montage des Hoornaert, qui sont eux aussi en rade avec leur pompe à eau, leur frigo et leur lumière, est aussi bien exotique : tous les fils sont serrés sur les bornes de la batterie avec de simples colliers de serrage de tuyaux d’arrosage, il y a une bonne 20aine de câbles électrique par borne… Et la douche de la pompe à eau passe juste au dessus de la batterie et des câbles, sans aucune protection ! Très très très limite !!!

Finalement, on reçoit le feu vert pour changer la batterie pour une du bon modèle, adapté à une installation dans un habitacle. Le monteur nous fera aussi quelques adaptations pour réduire les risques liés au passage des câbles près des plaques.

Une fois l’épisode des batteries terminées, et nos campervan équipés, nous décidons de partir pour Rotorua. Les Hoornaert partent devant, car nous devons encore juste passer au magasin nous chercher des matelas gonflables (lorsqu’on aplatit les banquettes du van, les coussins sont tout bosselés et c’est quasiment impossible de dormir).

Au magasin, alors que les parents sont occupés à choisir leurs matelas et la pompe pour les gonfler, Mathilde arrive en pleurant. Elle dit qu’elle s’est tapée la tête sur le coin d’une étagère, et elle tourne la tête pour nous montrer. Effectivement, sacrée talquée! Le sang coule, on la fait s’asseoir dans un petit coin, on sort toute l’armada nécessaire: mouchoirs, désinfectant, arnica et immenses câlins. On regarde mieux la plaie, c’est quand même bien ouvert, sur un petit peu moins qu’un centimètre, dans le cuir chevelu et ça coule bien… On tente sans trop d’espoir de mettre un steri-strip, mais c’est nul.

Anne demande au securitas du magasin où aller pour faire des points de suture; il nous répond très gentiment qu’il faut aller à l’hôpital et nous indique le chemin (cool c’est à 10 minutes de route) mais il est tellement obnubilé par la plaie de Mathilde qu’on a peur qu’il passe dans les pommes. Là ça ferait carrément trop pour nous: une petite fille la tête ouverte et un grand gaillard costaud par terre… Donc on se dégrouille de filer; Etienne passe en 4e vitesse à la caisse pour acheter nos matelas.

Nous voilà donc parqués aux urgences de Tauranga. On entre, on s’enregistre et on attend. Tout le monde est hyper gentil avec Mathilde.

Etienne doit aller déplacer la voiture, pour dégager les places des urgences. Pendant ce temps, une infirmière nous appelle; on entre dans un petit local. Elle regarde la plaie et dit qu’on est juste à la limite entre les points de suture et la colle.

La colle?????????

Jamais entendu parler de ça! Et pourtant mes enfants se sont souvent ouverts et faits recoudre!

L’infirmière m’explique que pour les petites ouvertures, ils utilisent de la colle. C’est un produit que l’on applique directement sur la plaie et qui colle les deux berges; il durcit immédiatement et cela forme une croûte protectrice par dessus la plaie, qui met dix jours ensuite pour s’enlever.

Un urgentiste arrive, hyper gentil, il regarde la plaie, hésite un peu, puis nous dit que la colle suffira. Youpie la bonne nouvelle! Pas besoin de points de suture! L’urgentiste et l’infirmière lui mettent la colle, c’est rapide et précis, et nous voilà dehors. C’est à ce moment qu’Etienne revient du parking.

Ca a été hyper rapide! Et très efficace! On a mis 20 minutes en tout! Pour arriver, s’enregistrer, voir une infirmière, puis un urgentiste, se faire soigner et sortir. Jamais vu ça!!! Normalement en Suisse, on en a pour trois ou quatre heures avec ce genre de bobos… Nous avons halluciné!

Mathilde a été bien brave. Pour la suite, pas de fil à enlever, la colle tombe toute seule. Il faut juste ne pas mettre la tête dans l’eau pendant cinq jours. Le paradis cette colle! On aurait du en acheter dix tubes pour en ramener en Suisse…

On prend ensuite la route pour Rotorua, on arrive au camping de nuit, au moment où nos amis les Hoornaert sont en train de souper. Nous sommes dans une zone où il y a beaucoup de sources thermales chaudes, et on voit même de la vapeur sortir de terre à certains endroits. C’est hallucinant! Avant de se mettre au lit, les enfants vont profiter de la petite piscine thermale du camping (sauf Mathilde); c’est très chaud!

Nous sommes fatigués et contents que la mauvaise journée soit terminée. On met les enfants au lit, puis on s’installe avec nos nouveaux matelas. Et c’est à ce moment qu’on réalise avec stupeur qu’avec le bobo de Mathilde, on a oublié d’acheter une pompe pour les gonfler! Ho non! On va devoir tout faire en soufflant dedans! Ha quand ça veut pas, ça veut pas… les journées pourries c’est jusqu’au bout! Mais trop sympa, Dean nous aide et gonfle un matelas de son souffle puissant. Ca fait du bien d’avoir les copains!

(9 commentaires)

  1. Ne vous inquiétez pas. La colle existe en Suisse aussi. Même à Payerne… Mais bon… Le Valais… 🙂

  2. Mouais toute une journée !!! Vous avez été bon ! C’est vrai que quand on a ce genre de journée en voyage ça prend encore une autre dimension que quand on peut au moins tranquillement rentrer chez soi. En tout cas, après avoir lu ce post quand on prendra possession de notre camping car, je vais le passer au scanner !!! On va profiter de votre expérience 😉 merci de nous ouvrir le chemin 🙂 avez-vous pu vous faire rembourser les batteries ?

    1. Ils ont payé les batteries au magasin de batteries (j’espère pour l’auto-électricien qui lui était sympa et reglo). Pour le reste ils nous ont fait payer uniquement les jours de van utilisés sans tracas (4 sur 8), on ne l’a pas gardé. On a pas eu de bol… mais ça restait des trucs bénins !

  3. Ho la la Mathilde quelle histoire ! On t’envoie des becs… J’espère que le bobo est tout bien maintenant !
    Et quelle journée pfiou en effet il y a des jours comme ça …

  4. Oh pauvre Mathilde…..t’as la tête toute recollée ou quoi ? ramène quelques tubles j’en ai besoin pour mes cheveux……:-) des becs

  5. Zut, pauvre Mathilde! Vive la colle! Je suis impressionnée par le sang froid des parents, j’aurais plutôt été comme le grand gaillard costaud moi…

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