De l’autre côté de l’île de Hiva Oa

L’île de Hiva Oa est pleine de petits villages, dont deux qui sont un peu plus importants. Oh, ce n’est pas Zurich non plus, mais simplement des petites villes dans lesquelles on trouve quelques commerces, une poste, un ou deux snacks voire un hôtel, et surtout… un port ! Eh oui, le lien avec le monde, c’est le bateau qui passe une fois par mois et qui livre le matériel et les denrées nécessaires à la (sur)vie !

Pour rejoindre l’autre « grand » village de l’île, non pas connu à cause de sa grande population mais à cause du site archéologique qu’il accueille (il s’agit du site polynésien ayant les plus grands tikis, ces statues stylisées aux formes humaines, qui représentent des dieux ou des héros), Puama’u, notre GPS nous indique 55 minutes de route, alors que les locaux estiment le temps de trajet à 2h30. Nous partons donc plein de bonne humeur en ne sachant pas vraiment combien de temps prendra la traversée…

Les premiers kilomètres de route, bitumée ou en très bon état, nous font découvrir des paysages étonnants et au final pas si différents de ce que l’on peut trouver en se baladant dans nos montagnes. Les enfants disent même qu’ils ont l’impression de monter sur les pistes de ski en été!

Puis bientôt nous passons quelques montagnes, les routes deviennent de plus en plus défoncées, avec non pas des nids de poule mais des cratères partout. La vue sur l’océan, qui se dessine au loin, est incroyable.

On fait aussi plein de petites pauses photos, et en même temps, on découvre les fleurs de l’île.

On rencontre des criques magnifiques, avec des montagnes vertes qui plongent directement dans l’océan. Ca nous change beaucoup des lagons mais qu’est-ce que c’est beau !

Plus on avance, plus la route devient difficile. On dépasse allègrement les 2h de route et on n’est pas encore arrivés ! Google s’est trompé, pour faire 55 minutes il faut être en bigfoot ou en motocross…

Ca monte, ça descend, ça tourne, le tracé ressemble un peu à nos contours de Niouc ! On fait toujours plein de petites pauses photos…

Car les paysages sont à couper le souffle. On est subjugués par la beauté de ce côté de l’île !

On croise plusieurs petites criques cachées dans des fonds de vallée.

Et on est très surpris car à chaque fois, on croise quelques maisons posées là au fond de la crique, et tout est nickel : gazon vert pétant, coupé bien droit (il y a certainement eu des Anglais qui sont passé par là !!), maison cleans, arbustes plantés bien alignés, bref, c’est net, propre, on se croirait presque en Suisse-allemande jä !  

Après 2h30 de route, nous arrivons à Puama’u, et nous filons tout de suite visiter le site archéologique. C’est un des site les mieux conservés de Polynésie; on y voit un maé-maé (un espace sacré encore très bien conservé, fait de successions de terrasses en pierres) et cinq grands tikis, ces grandes statues stylisées.

Le site est dans un très joli endroit, entouré d’immenses arbres certainement centenaires. Les tikis viennent d’être mis sous abri depuis 2016 pour qu’ils soient protégés. Cela rend la lecture des vestiges plus compliquée: difficile en effet de se faire une impression générale de l’ensemble avec ces 5 petits chalets plantés sur les vestiges. Cela rend aussi les tikis difficilement visibles et peu photogéniques à cause des ombres. Le site perd un peu en magie… Mais bon, l’important c’est que ces statues soient protégées; elles souffraient des affres de la météo et de la végétation et se dégradaient beaucoup.

Nous rencontrons tout d’abord un tiki couché, à plat ventre tête redressée, une déesse accouchant selon les spécialistes (on se demande tout de même comment c’est possible d’accoucher dans cette position…).

Puis nous nous baladons autour des différents tikis de pierre, représentant tantôt des chefs guerriers, tantôt des femmes. Les tikis mesurent environ 2m. Avec ses 2m67, l’un des chefs guerriers est le plus grand tiki de Polynésie.

On fait une pause-chips-et-eau bienvenue, à l’ombre d’un gros arbre à pain. On a faim et il fait chaud!

On fait une pose-photo juste avant de partir…

Enfin, on se pose juste à côté de la plage, à l’ombre d’arbres « de bois de fer ». Là, on fera un super pique-nique, attention les sandwichs c’est pas de la rigolade !

Les enfants, déjà en tenue, sont au taquet pour aller jouer dans les vagues.

Mais comme on nous a dit que les courants peuvent ici être forts (on demande toujours aux gens du coin si l’on peut se baigner), ils devront attendre la fin du repas pour qu’on y aille tous ensemble… Les vagues sont aussi bien présentes, ça brasse fort !

Après une super baignade dans les vagues, toute la famille retourne au snack « Thérèse », c’est là qu’on a du aller payer l’entrée au site des tikis. La dame a été tellement gentille quand on est allé payer les entrées qu’on s’est décidé à aller lui rendre une visite pour un petit apéro avant de rentrer.

Une fois installés, on engage la discussion. Thérèse est un personnage! Une vraie tenancière de bistrot d’une cinquantaine d’années à forte gouaille! Elle nous explique, entre autres histoires diverses et variées (comme pourquoi elle a voté Marine Le Pen au premier tour), qu’elle rêve d’aller en Ethiopie pour se rendre compte de la famine qu’il y règne. Difficile, en effet, pour une Polynésienne qui voit pousser n’importe quel fruit ou légume en quelques jours et sans effort, de se rendre compte que dans d’autres parties du monde il n’est pas aisé de trouver à manger. On discute de la chance qu’ont les gens qui habitent dans des régions du monde favorisées qui ont assez d’eau, la clé de tous les soucis de famines.

Puis Thérèse nous présente ensuite l’os de la mâchoire d’un cochon, qui avait été élevé avec la famille. Après s’être attachés à l’animal, ils n’ont pu ni le tuer ni le manger. Ils ont par contre gardé en souvenir la mâchoire ! Marrant pour nous, normal pour eux !

Thérèse nous a ensuite coupé une papaye cueillie juste devant la terrasse; un délice accompagné de citron vert !

Après cette rencontre très sympa, nous avons repris la route. Faire ce chemin pour voir le site archéologique et les tikis c’est bien, mais rencontrer Thérèse c’était encore plus marrant! Les enfants l’ont trouvée super!

Sur le chemin du retour, on croise un fantôme insolite.

Les paysages sont toujours autant magnifiques : on voit au loin la route qui longe la côte et qui grimpe sur les collines. Nous nous sentons au bout du monde!

Juste avant de quitter la côte nord de l’île, nous apercevons au loin, se dessinant telle une petite tortue sur l’horizon, l’île de Fata Huku. Jolie. 

Toute la famille a adoré, malgré les heures de route ! On a vraiment beaucoup apprécié les paysages, les falaises découpées qui plongent dans le bleu azur de l’océan, les villages super bien entretenus que nous avons croisés, les montagnes toutes vertes… et surtout, on a beaucoup apprécié de retrouver la route bitumée en arrivant près d’Utuora 🙂 !

(7 commentaires)

  1. Oui elle a du adore Anne……. pis vivre pieds nu toute l’année mon rêve hein les enfants …….

    1. c’est pour minimiser l’effort : on en fait un seul, qu’on coupe ensuite… Facile et rapide

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