Ometepe – la Finca don Mincho

C’est donc à proximité d’un cimetière, de nuit, perdus sur une route en terre terriblement cabossée, que nous appelons JC (Juan Carlos), notre hôte. Il voit tout à fait où nous nous trouvons et nous donne les indications pour arriver à sa maison. Ouf, nous ne sommes pas perdus et nous sommes juste à quelques centaines de mètres de la Finca don Mincho, où nous allons passer les prochaines nuits.

Sur l’annonce airBnB, JC promet une immersion dans le quotidien d’une famille nicaraguayenne, vivant en quasi autarcie alimentaire (cultures bio exclusivement)… Vous nous connaissez maintenant, on adore ça, c’est d’ailleurs l’un des but de notre voyage, alors on n’a pas hésité longtemps. On savait que le luxe n’était pas au programme mais on espérait pouvoir percevoir un peu de vie courante d’une famille rurale de l’île d’Ometepe. C’est en compagnie de JC, Nicaraguayen émigré aux USA pendant près de 35 ans et professeur d’anglais, de Lisseth sa femme, et de toute leur famille que nous allons passer notre temps.

L’hébergement est simple, dans des huttes de bois et de tôle ondulée. Une hutte pour les parents, une hutte pour les enfants!

A l’intérieur, on ne trouve que des lits, une table et un ventilateur. Les murs sont recouverts de bâches de couleur qui isolent bien du vent et de la lumière. Les matelas sont de très bonne qualité et on y dormira très bien !

Mais les huttes, on n’y passera que peu de temps, du moins réveillés. Dans cette finca (“exploitation”), la vie s’articule au milieu de la maison principale, simple toiture soutenue par des rondins de bois.

On y trouve entreposées en vrac toute une série de choses, puis la table à manger, le feu (toujours allumé, et recouvert de sciure pour produire de la fumée destinée à éloigner les insectes. On avait déjà vu cela en Polynésie, ça marche très bien).

Mais aussi des hamacs, dans lesquels on se pose pour 5 minutes ou 2 heures.

Juste à côté se trouve la cuisine, là aussi simplement faite de bois et de tôle. JC et Lisseth nous y ont cuisiné des plats incroyablement bons; toute notre famille est unanime, ce sont certainement les meilleurs de tout notre voyage au Nicaragua (voire de l’Amérique centrale)!

Le riz, les pois, les fruits, les légumes et les œufs étaient issus de la production familiale. Le café du matin aussi, on l’a goûté dans notre cafetière italienne, délicieux ! Les poissons étaient pêchés dans le lac (pas de chance on n’en a pas eu lors de notre séjour), et les poulets que l’on a pu manger courraient encore le matin dans l’enceinte de la ferme. Hallucinant! On s’est ré-ga-lé!

Une petite chose a tapé dans l’œil de Anne: sur les étagères, se trouvaient des céramiques anciennes intactes… JC et Lisseth vont alors lui montrer toute la collection familiale! A tomber par terre! La famille de Lisseth est installée sur ces terres depuis des générations et à chaque fois qu’ils creusent, ils trouvent des objets archéologiques hallucinants; les autorités nicaraguayennes laissent ce genre de biens dans les familles (seule interdiction: revendre les objets).

JC et Lisseth sortent alors une collection d’objets incroyable! Anne les scrute tous, et pense que ce matériel provient de tombes. En effet, la plupart des vases sont bien conservés et c’est souvent le cas lorsqu’ils proviennent d’un contexte funéraire et qu’ils ont été déposés intacts dans les tombes. Anne pose beaucoup de questions à JC et Lisseth; ils disent qu’ils ne trouvent jamais de murs, uniquement des vases réunis dans un endroit précis. Cela pourrait confirmer l’hypothèse des tombes.

Nous irons faire un tour au musée de coin, et nous verrons d’autres céramiques très similaires. Le plus intéressant, c’était d’y voir des tombes exposées; nous avons pris des photos pour montrer le dispositif funéraire à Lisseth et à JC. Comme Ça, ils sauront à quoi s’attendre sur leur terrain lors de la construction des prochaines huttes (planifiée pour cette année encore). Anne donnerait cher pour être là lors de la construction et pouvoir fouiller correctement tout ça!

JC nous a expliqué beaucoup de choses sur le fonctionnement de leur exploitation. Un jour, il nous a emmené à la cueillette des mangues, au fond de la propriété. Machette à la main, il nous a fait le chemin dans les hautes herbes. Ce long couteau fait partie intégrante de la vie des Nicaraguayens, et c’est tout à fait courant de voir les gens se promener machette à la main dans la rue, à vélo, dans leur voiture. Bien utilisé, c’est un outil polyvalent et totalement intégré au quotidien de ces gens.

Belle récolte, non ???

Mathilde (et les autres aussi) n’ont pas résisté longtemps à croquer dans les mangues “parmi les meilleures qu’ils n’avaient jamais mangées”.

Côté sanitaires, comme dans la chanson : une cabane au fond du jardin (mais en toile, et avec des toilettes en céramique s’il vous plaît!). Bon, il fallait quand même tirer l’eau avec un bidon, l’eau courante n’étant pas distribuée tous les jours…

Même construction pour la douche…

Et le soir, avant d’aller au lit, c’est sous un arbre que toute la famille se brosse les dents !

Nous avions réservé deux nuits chez JC et Lisseth, mais dès notre arrivée, nous avons senti que nous nous sentirions bien dans cet endroit. JC et Lisseth sont des gens d’une simplicité et d’une authenticité incroyables, et nous avons finalement prolongé et passé trois jours et trois nuits avec eux (on y serait même restés plus!).

Nous avons partagé nos repas et beaucoup échangé avec JC, qui avait un anglais parfait (notre espagnol avec les mains n’étant toujours pas suffisant pour les grandes discussions). Il est persuadé qu’il peut, avec un tourisme basé sur l’authenticité de ce qui fait le quotidien des habitants d’Ometepe, apporter un plus aux touristes mais aussi aux habitants de son île. Nous en sommes persuadés aussi, et nous espérons que ses projets pourront aller de l’avant et rencontrer le succès qu’il mérite. Notre expérience là-bas a été formidable, enfants et adultes ont été conquis.

(8 commentaires)

  1. super famille et quelles découvertes pr Anne…attention toutefois a ne pas faire comme Varone qui a ramené un caillou de Turquie et s’est fait enquiquiné à la douane….

  2. Waow Anne a du être aux anges ça vous change des petites maisons à Bora Bora et autres ….. Et pour les mangues elles doivent avoir un autre goût que celles que nous achetons chez Aldi ou Lidl hi hi hi

  3. bonjour a toute votre petite famille

    je revient de 3 semaines au nicaragua, et une sur l’ile d’ometepe, je vois que vous avez passer de très bon moments, pouvez vous me dire si il y a du wwoofing a la finca don mincho, j’aimerais retourner au nicaragua pour 4 a 5 semaines pour y faire du volontariat.

    bonne continuité a votre voyage

    1. Hello, je ne pense pas que la finca don Micho offre du woofing. C’est une petite exploitation familiale et les membres de la famille suffisent à faire tourner la baraque. Toutefois, les prix sont très attractifs et le séjour ne vous coûtera pas bien cher… Saluez-les bien de la part de la famille suisse 😉

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